Colloque du 30 mars 2019


Disponible en version "papier (Minutes) et audio

 


« De la violence à la conjonction :
 le paradoxe des opposés »

Marylène Patou-Mathis
Préhistorienne, directrice de recherche au CNRS rattachée au Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris).

 

Neanderthal-Sapiens : opposition ou conjonction ?

 

Dès sa découverte, en 1856, Neanderthal a été jaugé à l’aune de Sapiens, de nous. On a d’abord comparé sa morphologie, qui bien évidemment a été considérée comme pathologique, monstrueuse avec ses forts bourrelets au-dessus des orbites, sa mâchoire portée en avant, son front fuyant et son crâne fortement allongé vers l’arrière. Puis, à la suite des fouilles archéologiques qui se sont développées à la charnière du XIXe et du XXe siècle, ses capacités techniques donc cognitives. Là encore, le jugement fut sans appel, Neanderthal était un être inférieur à Sapiens. Il fallut attendre la fin des années 1980 pour que cette vision change, qu’il appartienne à la grande famille des Humains. Le coup fatal aux préjugés attachés à cet être singulier fut porté par les analyses ADN qui le firent entrer dans notre patrimoine génétique. Quelques pourcentages de ses gènes (entre 1 et 4) sont dans le génome des populations eurasiatiques actuelles.  Pourquoi Neanderthal fut-il victime durant plus de 100 ans d’ostracisme ?  Telle est l’interrogation à laquelle nous tenterons d’apporter quelques éléments de réponse en analysant ce qui l’éloigne de Sapiens mais aussi ce qui l’en rapproche.

 

Marie-Claude Calary
Psychiatre, psychanalyste jungienne

 

Sommes-nous tous des manchots empereurs ?
De la confusion des opposés à la pensée paradoxale

 

Au commencement était le chaos, à la fois abîme, vide, et aussi désordre de la matière inorganisée

Les couples d’opposés en émergent « voie naturelle de l’évolution » selon Jung, ainsi que leur possible et souhaitable conjonction.

Penser ensemble les antinomies, les conjoindre, suppose un parcours d’individuation qui aborde la pensée paradoxale, à laquelle la physique quantique - terreau de recherche pour Jung - donne assise de réalité et de sens.

 

 

Outayl Binous

Psychiatre, psychanalyste jungien

 

La jeunesse entre quête de sens et options radicales.

 

Les mouvements sociaux contestataires révèlent une crise de sens.

La violence peut être considérée comme une tentative de résolution des oppositions touchant la société, activant des contenus archaïques, et essayant de recréer un nouvel équilibre.

Une illustration clinique tentera de montrer les formes que revêt cette violence chez un adolescent.

Claire Raguet
Psychanalyste jungienne

 

Complexité et Individuation

 

La complexité, qui qualifie autant l’œuvre d’Edgar Morin que la psychologie analytique de C. G. Jung, c’est la chute de l’unilatéralité, de la tyrannie. C’est une façon de vivre et de penser. C’est une pratique, c’est le chemin de l’individuation.

E. Morin et C.G. Jung ont en commun d’avoir tiré leurs réflexions et, au bout du compte, toute leur œuvre, des expériences qu’ils ont vécues. Il s’est agi pour eux deux de penser leur vie, et de vivre leurs pensées. Les écrits d’E. Morin m’ont souvent aidée à comprendre ceux de Jung, mais surtout à en saisir l’implication concrète dans ma propre vie et ma propre pratique analytique.

 

Table ronde animée par Vincent Prouvé, Psychanalyste jungien, membre de l’IIPB (Genève) et de l’International Association of Jungian Studies