Dans le monde contemporain, le monde des morts est souvent évacué de nos pensées et de nos vies. Médecine, organisation de la cité, éducation, tout concoure à les tenir à distance, à les maintenir dans l’oubli. En même temps, les morts insistent pour se faire entendre…et nos maux en disent long sur le prix de ce refoulement. Heureusement les artistes se chargent de les ramener dans la sphère de nos consciences et de nos intérêts. Nous verrons à travers quelques exemples de la littérature contemporaine et du cinéma, l’actualité et l’efficience de cette résurgence. Les travaux de Jung sur le parcours du héros nous permettront de mieux comprendre les enjeux individuels et collectifs, conscients et inconscients, d’une relation vivante et créative entre les vivants et les morts. Comment transformer les fantômes que sont devenus nos morts refoulés en ancêtres présents et secourables ? C’est bien là une des fonctions des mythes contemporains. 

Reine-Marie HALBOUT

Reine-Marie Halbout est psychologue clinicienne de formation. Membre de la SFPA, elle exerce en tant que psychanalyste. Après plus de 20 ans d’expérience dans le conseil en Ressources Humaines, elle consacre une partie de son activité à l’accompagnement de personnes et d’équipes dans le contexte des entreprises. Elle est membre titulaire de la Société Française de Coaching.

Le principal intérêt que la mythologie présente d’un point de vue clinique, c’est que l’être humain ne peut pas vivre sans mythe, c'est-à-dire sans croire à une histoire qui décrit l’univers, lui raconte son origine, l’origine de chaque chose, l’inclut et lui assigne sa place.

Monique Salzmann

Membre honoraire de la SFPA

A l'occasion de sa conférence, Monique Salzmann vous présentera son livre "Pourquoi la mythologie?"

Le mythe plonge ses racines au cœur de ce que l'Homme, de tous les animaux, est seul à posséder, la parole et le sens.

Au niveau étymologique, le mythe dérive d'une onomatopée faite à bouche fermée, mue qui nous reporte aux plus lointaines origines individuelles d'expression pré-verbale. Désignant essentiellement la parole, le substantif grec mutos est synonyme de fable, d'histoire, de fiction. Le mythe raconte comment quelque chose est devenu à l'existence. Le monde, l'Homme, telle espèce animale, telle institution.

Concernant l'origine et la création du monde, les mythes     originaires         sont nombreux, ils reprennent pour la plupart l'image d'androgyne primitif.

Si l'on se réfère non plus au mythe cosmogonique, mais à la génèse, mythe fondateur, l'histoire et l'enseignement du texte biblique offre deux récits de la création de l'Homme. Le premier, Genèse I, 26 27 : «   et Eloïm créa l'Homme selon sa forme à lui, à la forme d'Eloïm, il le créa masculin et féminin, il les créa. »

Il s'agit donc d'une création androgyne de totalité, l'un dans l'un où l'unique est aussi deux, fracture originaire de l'un.

Il faut attendre le second récit, celui de la formation YETSIRA, terme en hébreu qui signifie " tension vers " que l'on peut traduire par " pulsion " pour voir apparaître deux êtres séparés concrets, un homme et une femme qui vont par delà cette complétude, esquisser le sens du masculin, du féminin, comme catégorie de l'être.
Adam seul n'est pas viable dit le texte, son existence ne sera possible qu'à partir du moment où va apparaître une possibilité de face à face. Au chapitre 3 -18 de la Genèse nous lisons " Je vais lui faire une aide contre lui " .

Une aide contre lui : aider quelqu'un ne signifie plus dès lors de lui permettre de faire ce qu'il fait, mais lui donner la possibilité d'entrevoir une brisure à l'intérieur de son projet afin de le placer devant un choix, c'est à dire en face de la liberté.

On peut donc dire : la femme est un roman … est-elle l’Avenir de l’Homme comme nous assure le Poète ?

Michel Faruch

Psychiatre, Psychanalyste

Membre de la SFPA (Société Française de Psychologie Analytique)

 Membre de la  SIPA (Société Internationale de  Psychologie Analytique)